Nos enfants : Les valoriser pour ce qu’ils SONT et non pas uniquement pour ce qu’ils FONT !

La construction de l’estime de soi débute dès le jeune âge. En effet, rapidement, les petits recherchent l’approbation des adultes qui les entourent. Ils construisent leur identité à partir, notamment, de ce que leur entourage leur projette et des paroles des personnes signifiantes dans leur vie. Dans le cadre de ses formations et conférences sur l’enfance et l’adolescence, Nancy Doyon, éducatrice spécialisée et fondatrice de SOS Nancy inc., explique d’ailleurs que « le plus grand drame des enfants, c’est qu’ils croient ce que les adultes disent d’eux ». En d’autres mots, jusqu’à l’âge d’environ 8-10 ans, les enfants ne connaissent d’eux-mêmes que ce que les adultes disent d’eux.

En ce sens, tout adulte qui occupe une place de choix dans la vie d’un jeune (parent, beau-parent, grand-parent, enseignante, intervenante, éducatrice, etc.) se doit de porter une attention particulière aux choix des mots employés pour décrire l’enfant et pour s’adresser à lui. Employer des termes comme « dérangeant », « turbulent » ou « opposant » pour désigner un jeune risque fortement d’engendrer des comportements qui se collent à cette description, tout en ternissant la perception que le jeune est en train de développer vis-à-vis de lui-même…

Dans la façon de valoriser l’enfant, souligner régulièrement ses qualités et ses forces s’avère un levier primordial à la connaissance de soi et au développement d’une saine estime personnelle. Or, ce n’est pas nécessairement naturel pour les parents et pour les intervenants de parler des traits de personnalité et des qualités d’un jeune plutôt que de faire référence aux actions posées et aux comportements adéquats. En effet, nous sommes plus souvent portés à souligner les bons coups, les réussites et les actions positives de nos enfants et de nos adolescents, alors que le fondement de l’être humain repose sur ce qu’il est et non pas uniquement sur ce qu’il fait. Même en tant qu’adultes, nous serons plus souvent remerciés par notre supérieur au travail en raison d’un projet bien présenté que pour notre tempérament rassembleur et notre personnalité enjouée…

En guise d’exemples, voici quelques alternatives possibles qui contribueront à vos réflexions parentales à ce sujet :

« Wow, quel beau dessin tu as fait, ma grande fille! » → « Tu es vraiment créative, ma grande fille! Bravo pour ce beau dessin! »

« Je te félicite d’avoir suivi ta routine et de l’avoir complétée seul. » → « Je trouve que tu es un garçon très autonome et responsable. »

« J’apprécie lorsque tu m’aides à mettre la table. » → « J’apprécie combien tu es une personne serviable, notamment lorsque tu m’aides à mettre la table. »

« C’était une bonne décision de ne pas te laisser influencer par tes amis dans cette situation. » → « Tu es doté d’un bon jugement et tu es un adolescent critique, ce sont de belles qualités dont tu peux être fier. »

« C’était très gentil de ta part d’avoir consolé Mélodie lorsqu’elle avait de la peine. » → « Tu es un(e) enfant très empathique envers tes proches. »

« Tu excelles dans ce sport. » → « Tu es un joueur attentif et très persévérant. Ça fait de toi un athlète de choix au sein de l’équipe. »

Évidemment, la valorisation par les traits de personnalité et les forces des jeunes ne remplace pas les autres sources de renforcement qui demeurent nécessaires au sain développement socioaffectif et aux apprentissages (ex. habiletés sociales). L’objectif est plutôt de trouver un équilibre dans la façon de les valoriser et de soutenir le développement d’une saine estime de soi tout en leur permettant de mieux se connaître et d’être en mesure de faire état de leurs qualités et de leurs forces.